#MeToo Agressions normalisées

Une de mes proches a failli se faire violer. La réaction du jeune homme qui se trouvait près elle fut de baisser la capuche de son manteau sur ses yeux. Les policiers lui ont fait reconnaître son agresseur à travers une vitre sans tain. Elle a demandé de ne pas être mise en sa présence. Malheureusement, ils n'ont pas respecté leur engagement. Quand les policiers sont descendus de l'étage avec cet homme, il est passé juste devant elle.

En descendant avec mon épouse dans le Métro Rogier nous avons vu deux adolescents s'adresser vulgairement à une jeune fille qui se trouvait devant eux sur l'escalator. Je ne vais pas reproduire le dialogue. Vous imaginez bien ce qu'ils lui ont dit devant son refus de leur répondre. J'imaginais une de mes filles dans cette situation et je bouillais de rage. Je voulais intervenir mais j'avais peur que, en cas de bagarre, ils s'en prennent aussi à mon épouse. Heureusement pour tout le monde un des jeunes a calmé son ami, le plus agressif, et chacun est parti de son côté.

Il y a là plusieurs problèmes à résoudre et ce n'est pas simple, j'en conviens. J'ai voulu ouvrir le débat en 2016 en posant le problème dans ma trilogie qui démarre avec "Maeva". Mais juste pousser un coup de gueule ne sert pas à grand-chose. Des solutions existent et je les développerai dans les tomes suivants.

J'ai été surpris d'entendre de la bouche de certains lecteurs que mon roman était féministe. Venant de la part d’hommes cette remarque ne m'a pas tellement surpris, mais le pire est que plusieurs lectrices me l'ont faite également. Or il n'y a pas que cela que je dénonce dans mes romans. Il y a aussi l'esclavagisme, les guerres, le partage inégal des richesses, l'avenir incertain de l'Humanité. Mais on réduit trop facilement le débat à ce qui dérange. Et, apparemment, on peut parler de tout mais pas de "ça". Une omerta infâme est plaquée sur la bouche de ceux qui en sont victimes ou solidaires.

Je suis solidaire de #MeToo et #balancetonporc

Philippe Braun